Action pour la Régénération en Plongée des Récifs d’Ostrea Edulis
« L’être humain a deux buts : Le 1er c’est d’apprendre à aimer, le second c’est de préserver la faune et la flore pour maintenir l’équilibre de la nature tout entière»
Junji Takasago
Projet Houat-Hoëdic
La ceinture bleu Houat-Hoëdic : Notre projet pilote
Un site d'exception pour la régénération
L’archipel de Houat-Hoëdic ne doit rien au hasard dans notre stratégie de régénération des récifs d’Ostrea edulis. Ce territoire marin préservé, baigné par des eaux d’une qualité exceptionnelle, offre un environnement optimal pour notre projet pilote. La configuration géographique de l’archipel, ses courants marins et la richesse de sa biodiversité existante constituent des atouts majeurs pour la réussite de cette initiative ambitieuse. C’est dans ce cadre naturel privilégié que nous avons choisi d’implanter notre première « ceinture bleue » de récifs d’huîtres plates, véritable laboratoire à ciel ouvert pour la renaissance de cette espèce menacée.
Une mobilisation locale forte
La force de notre projet réside dans l’engagement remarquable des acteurs locaux qui se sont approprié cette démarche de régénération marine. La municipalité de Houat, pleinement consciente des enjeux écologiques et économiques, a proposé la mise à disposition d’un bâtiment et d’un espace extérieur pour accueillir une écloserie polyvalente dédiée à la redynamisation de la biodiversité de l’archipel. Les marins-pêcheurs de l’île, riches de leur connaissance intime de ces eaux, participent activement au comité scientifique et technique local, apportant leur expertise précieuse pour la sélection des sites les plus propices. Élus, habitants et professionnels de la mer forment ainsi une communauté soudée autour d’un projet fédérateur qui valorise leur patrimoine naturel tout en préparant l’avenir écologique et économique de leur territoire.
Notre méthodologie scientifique
La régénération des récifs d’huîtres plates est un processus complexe qui nécessite une approche scientifique rigoureuse et méthodique. Notre démarche débute par la réalisation d’une cartographie fine des habitats marins, avec une évaluation détaillée des caractéristiques biologiques et écologiques de la zone (recrutement larvaire, relations de prédation, compétitions entre espèces, mutualisme et pressions environnementales). Sur la base de cette analyse approfondie, nous procédons à la sélection des sites optimaux en étroite coordination avec nos comités scientifiques.
L’étape suivante consiste à déterminer, sous la supervision experte de l’Ifremer, les substrats les mieux adaptés à notre zone pilote, puis à les installer selon des protocoles précis. Les zones de régénération sont ensuite soigneusement délimitées par des bouées pour assurer leur protection. Vient alors la phase cruciale d’ensemencement des récifs avec des larves produites par l’écloserie locale ou par des structures partenaires si le projet d’écloserie est encore en développement.
Un suivi scientifique régulier, effectué par des plongées d’observation, permet d’analyser l’évolution des récifs et d’ajuster nos méthodes en fonction des résultats observés. Chaque année, nous procédons à un réensemencement des récifs pour préparer les futures récoltes d’huîtres plates et assurer la pérennité de l’écosystème régénéré.
Une écloserie au service de la biodiversité
Au cœur de notre projet se trouve l’ambition de créer une écloserie polyvalente sur l’île de Houat. Cette infrastructure, actuellement à l’étude, représenterait un atout majeur pour la dynamisation de la biodiversité de l’archipel. Bien plus qu’un simple outil technique, cette écloserie serait un véritable centre de vie marine, permettant la production locale des larves nécessaires à l’ensemencement régulier des récifs régénérés.
L’installation servirait également de support pédagogique pour sensibiliser visiteurs et habitants à l’importance de la préservation des écosystèmes marins et plus particulièrement de l’huître plate européenne. Cette dimension éducative renforcerait l’impact positif du projet au-delà de ses aspects purement écologiques, en favorisant une prise de conscience collective sur la fragilité et la richesse du patrimoine marin.
Perspectives d'exploitation durable
Notre vision s’inscrit dans le long terme avec un modèle économique respectueux des cycles naturels. À partir de la cinquième année suivant l’installation des substrats, une exploitation raisonnée en plongée pourra débuter, marquant l’entrée dans une phase productive de notre projet. Cette activité génératrice d’emplois locaux incarnera une nouvelle forme d’ostréiculture, pratiquée en plongée, qui concilie harmonieusement préservation de l’environnement et développement économique.
Les ostréiculteurs-plongeurs, formés spécifiquement à ces techniques respectueuses, pourront ainsi vivre d’une activité professionnelle en extérieur tout en contribuant activement à la préservation des écosystèmes marins. Ce modèle innovant d’aquaculture durable pourrait à terme inspirer d’autres territoires côtiers, créant ainsi un réseau de sites de régénération interconnectés le long du littoral français.
L'équipe du projet
La réussite d’un projet aussi ambitieux repose sur l’expertise et l’engagement d’une équipe pluridisciplinaire. Notre comité scientifique et technique local réunit des acteurs aux compétences complémentaires : Philippe Le Fur, Maire de l’île d’Houat, et Jean-Luc Chiffoleau, Maire de Hoedic, apportent leur connaissance approfondie du territoire et leur vision politique. François Le Roux, premier adjoint au maire de Houat, et Erwan Tonnerre, éleveur d’ormeaux et co-président de SAFIP, enrichissent le comité de leur expérience pratique. Des biologistes comme Jean Le Dorven, des marins-pêcheurs tels que Frédéric Le Roux et Nicolas Prono, ainsi que d’autres spécialistes locaux complètent cette équipe soudée par une passion commune pour la préservation marine et le développement durable de leur territoire.